﷽
Le Pacte de Houdaybiya
Le Pacte de Houdaybiya constitue un tournant dans l’histoire de l’Islam. Le but du Prophète était de pulvériser l’alliance ennemie qui avait assiégé Médine lors de la bataille de Khandaq. En effet, ce pacte a permis de garantir la neutralité de Qoraych vis-à-vis des Juifs de Khaybar et de la tribu Gatafan et, par conséquent, la possibilité de lancer une attaque sur Khaybar au retour de Houdaybiya fut assurée. De plus, les hostilités de Qoraych envers les Musulmans se terminèrent et les polythéistes Qoraychites qui jusqu'alors ne reconnaissaient pas les Musulmans et ne les considéraient pas comme interlocuteurs durent, grâce à ce pacte, reconnaître les Musulmans comme interlocuteurs eux-mêmes. Il en résulta, en effet, que les relations du Prophète
avec les tribus polythéistes et les tribus musulmanes furent aisées et que le message de l'Islam put leur parvenir sans difficulté En effet, après cette date, l’Islam se diffusa rapidement dans la péninsule arabique.
À tel point que dans la période de deux ans qui sépare le Pacte de Houdaybiya jusqu’à la conquête de la Mecque, le nombre de convertis à l’Islam dépassa le nombre de ceux convertis en dix-huit ans. Par ailleurs, il fut possible d’envoyer des lettres d’invitation à l’Islam aux chefs des Etats avoisinants. Dénigré dans ses débuts, le Pacte de Houdaybiya fut, en réalité et avec la confirmation du Coran même, sa plus grande victoire politique. La sourate 48 du Coran, révélée à cette occasion, qui fut nommée " al Fath ", qualifia ce pacte de " fath moubin " (conquête éclatante) et " nasr aziz " (victoire glorieuse) (Coran 48/1-3). Un an plus tard, le Noble Messager vint à la Mecque et, avec ses Compagnons
, accomplit par rattrapage l’Omra ; cette Omra fut nommée Omrat Al Qada.
En l’an 6 de l’Hégire (mars 628), le Prophète Muhammad et environ 1400 de ses Compagnons quittèrent Médine avec l’intention d’accomplir une Omra à La Mecque. Animés de paix, ils ne portaient que des épées de voyageurs et avaient revêtu l’ihram. Ils firent halte à Hudaybiya, à 17 km de La Mecque.
Lorsque le Prophète , s'installa et dépêcha ‘Othman
, auprès de la tribu de Qoraych et de se rendre chez les croyants et les croyantes de la Mecque pour leur annoncer la bonne nouvelle de la proche conquête de la ville et pour leur dire qu'Allah
, ferait prévaloir Sa religion à la Mecque et que la foi n’y serait plus jamais dissimulée. ‘Othman
, se mit en route et passa à côté de Qoraychites qui lui dirent : " Où vas-tu? ". ‘Othman
répondit : " Le Prophète
, m'a envoyé pour vous inviter à adorer Allah
,et à vous convertir à l’Islam. Il vous informe que nous ne sommes pas venus pour combattre, mais pour accomplir la ‘Omrah ". Ils dirent : " Nous avons reçu le message, va-t'en donc achever ta mission ".
La tribu de Qoraych envoya ‘Orwah Ibn Mass‘oud, bien qu’au courant des intentions pacifiques du Prophète , avec une troupe armée pour les empêcher d’entrer. Othmân
, qui fut retenu un moment à La Mecque, ce qui fit croire à sa mort. Le Prophète
recueillit alors le serment de fidélité de ses Compagnons sous un arbre — connu sous le nom de Bay‘at al-Ridhwân — prêts à combattre jusqu’à la mort.
Ce fut le serment d’allégeance d'e Bay‘at al-Ridhwân à propos duquel Allah , dit : " Allah a très certainement agréé les croyants quand ils t’ont prêté le serment d’allégeance sous l’arbre..." . (Coran 48/18).
Impressionnés par cette détermination, les Qoraychites envoyèrent une délégation menée par Suhayl ibn ‘Amr. Un traité de paix fut alors négocié, avec plusieurs clauses a priori défavorables aux Musulmans, dont :
- Retour immédiat à Médine sans accomplir l’Omra,
- L’Omra ne pourrait être accomplie que l’année suivante,
- Toute personne venant de La Mecque à Médine serait renvoyée,
- Mais l’inverse ne s’appliquerait pas.
Malgré la déception de certains Compagnons, le Prophète accepta les termes. Ils sortirent de l’ihram, immolèrent leurs animaux et retournèrent à Médine.
L’Épisode d’Abou Jandal :
Au moment où les négociations avec Qoraych touchaient à leur fin et que le traité était prêt à être signé, Abou Jandal, fils du négociateur Qoraychite Souhayl ibn ‘Amr, qui parvint à fuir La Mecque. Enchaîné, affaibli, il atteignit Houdaybiya pour se réfugier auprès du Prophète .
Cependant, Souhayl exigea son retour immédiat, affirmant qu’il ne signerait pas le pacte si son fils ne lui était pas remis. Le Prophète enta d’objecter que l’accord n’était pas encore finalisé, mais dut se plier à la condition imposée, afin de préserver la paix convenue. Le Prophète
remit Abou Jandal à son père, au vu et au su des Musulmans. Beaucoup furent bouleversés, mais obéirent à l’ordre du Prophète
sans faillir.
Cet épisode marquant fut retenu comme Yawm Abî Jandal (le jour d’Abou Jandal), un souvenir empreint de tristesse, mais aussi de grandeur morale.
Les Femmes Réfugiées :
Une Clause Contestée Durant la même période, deux femmes venues de La Mecque, converties à l’Islam, cherchèrent refuge auprès du Prophète . Qoraych réclama leur restitution, conformément au traité.
Le Prophète répondit avec fermeté que la clause ne concernait que les hommes. Qoraych fut contraint d’accepter cette interprétation, et les femmes restèrent à Médine, à l’abri des persécutions.
Allah dit : " Ô vous qui avez cru ! Quand les croyantes viennent à vous en émigrées, éprouvez-les ; Allah connaît mieux leur foi ; si vous constatez qu’elles sont croyantes, ne les renvoyez pas aux mécréants. Elles ne sont pas licites (en tant qu’épouses) pour eux, et eux non plus ne sont pas licites (en tant qu’époux) pour elles. Et rendez-leur ce qu’ils ont dépensé (comme mahr). Il ne vous sera fait aucun grief en vous mariant avec elles quand vous leur aurez donné leur mahr. Et ne gardez pas de liens conjugaux avec les mécréantes. Réclamez ce que vous avez dépensé et que (les mécréants) aussi réclament ce qu’ils ont dépensé. Tel est le jugement d’Allah par lequel Il juge entre vous, et Allah est Omniscient et Sage " (Coran 60/10).
L’Épreuve d’Abou Basir :
Peu après le retour à Médine, Abou Basir, converti à l’Islam et détenu à La Mecque, parvint à s’échapper et trouva refuge auprès du Prophète .
Malheureusement, les Qoraychites envoyèrent deux émissaires pour le récupérer, selon les termes du traité. Bien qu’Abou Basir eût tenté de résister, le Prophète le renvoya en lui conseillant la patience : " Sois patient, Abou Basir. Allah ouvrira une issue à toi et aux faibles qui sont dans ta situation. "
La Résistance de Sifoulbahr
Sur le chemin du retour, Abou Basir parvint à échapper à ses ravisseurs. N'osant revenir à Médine, de peur d’y être repris, il s’installa à un lieu appelé Is ou Sifoulbahr, situé sur la route commerciale de Qoraych vers la Syrie. Là, il fut rejoint par d’autres fuyards mecquois, dont Abou Jandal, et ensemble, ils formèrent un groupe indépendant de résistants musulmans. Leur nombre atteignit bientôt plus de 70, certains récits mentionnent jusqu’à 300. Ils commencèrent alors à attaquer les caravanes Qoraychites, perturbant sérieusement le commerce de La Mecque.
Une Clause Révoquée :
Face aux pertes économiques croissantes, Qoraych sollicita la suppression de la clause du traité concernant le renvoi des réfugiés mecquois musulmans. Le Prophète accepta, obtenant ainsi, par la patience, un allègement majeur du traité.
Il envoya une lettre à Abou Basir et ses compagnons pour les inviter à revenir à Médine. Mais lorsqu’elle arriva, Abou Basir était sur son lit de mort. Il décéda peu après. Ses compagnons l'enterrèrent sur place et y construisirent une petite mosquée, symbole de leur foi et de leur combat.
Le récit du Traité de Hudaybiya, en illustre la profonde loyauté du Prophète aux engagements pris, même lorsque ces engagements semblaient douloureux ou injustes à court terme.
يُرِيدُونَ أَن ﻳُﻄْﻔِﻮُٔ اْ نُورَ ٱلله بِأَفۡـوَٰهِهِمۡ وَ ﻳَـﺄﺑﻰ اؐللهُ إِﻵ أَن ﻳُﺘِﻢَّ نُورَهُۥ وِلَوۡكَرِهَ اؐلۡكَـٰفِـرُونَ
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed
, ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah
soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons
et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah
dit, ou ce que le Prophète Mohammed
a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed
est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.


