﷽
Les Hadiths
La loi musulmane (Charia') est un élément essentiel dans les sociétés islamiques depuis des siècles, mais dans une plus faible mesure aujourd'hui, dans certain pays qui se disent musulmans. La source principale est le Coran et ensuite la sunna. Les sunnanes (pluriel de sunna) sont l'ensemble des paroles, d'actions, d'événements de la vie Messager , des Hadiths rapportés par les compagnons et ils viennent compléter et préciser le sens du message Coranique ; c'est cela la "Tradition".
Le Prophète a enseigné formellement à ses compagnons les principes de la religion dans des cercles de connaissance. Il a passé beaucoup de temps à leur commander de transmettre ses paroles, et il interrogeait également les compagnons sur ce qu'ils avaient appris plus tôt. Il y avait un groupe de personnes dont le travail à plein temps consistait à apprendre et à enregistrer, appelé Ashabi Souffa. Ce groupe était constitué des premiers immigrants de Médine, pauvre et sans famille (célibataires). Certains des célèbres compagnons de ce groupe incluent Abou Hourayra, Jabir b. Abdoullah, Mou'adh b. Jabal, Abdoullah n. Mas'oud et autres. Les hadiths ont été écrits depuis les temps les plus reculés, ils n'ont été compilés que plus tard. Les hadiths ont été systématiquement mémorisés par les Compagnons et transmis tout comme le Coran a été mémorisé et transmis. Anas ibn Malik a dit qu'il avait l'habitude de répéter ce qu'il avait dit trois fois. Cela visait à permettre à ceux qui étaient autorisés à écrire de le faire, et les autres pourraient mémoriser ce qu'il a dit.
Sans les hadiths certains détails des obligations, comme les moments précis des prières, les détails de la zakât et ses barèmes, nous ne les aurions pas sus, car le Coran mentionne la prière ou la zakât, mais sans donner les détails. Et le Coran est clair sur le fait de suivre le Prophète, car il est l'exemple à imiter et à qui on doit obéir obligatoirement.
Allah dit : "Dis : "Obéissez à Allah et au Messager. Et si vous tournez le dos… alors Allah n'aime pas les infidèles ! " " (Coran 3/32)
Allah dit : " Et obéissez à Allah et au Messager afin qu'il vous soit fait miséricorde ! " (Coran 3/132)
Allah dit : "Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement)." (Coran 4/59)
La communauté de l'islam a transmis le hadith du Messager , par foi et désir de préserver intact tout ce qui était relatif au Messager , à savoir ses paroles, ses actes, ses assentiments et sa description, avec une grande rigueur et savait ce qui était advenu des Messagers antérieurs. Certains hadith étaient transcrits du vivant du Prophète, par des scribes choisis par le Prophète lui-même, mais le plus grand nombre ont été transmis de bouche-à-oreille fidèlement par les rapporteurs.
Sur la base des travaux documentés sont apparus un certain nombre de chercheurs qui ont appliqué les conditions d'authentification des hadiths aux compilations disponibles à l'époque. Les recueils de hadiths de nombreux savants (imam Boukhari, imam Mouslim, Aboû Houreyra, Abdallah ibn Al As, Tirmidhi, Abou Daoud, etc.), rassemblant de ces récits classés par thème et accompagnés par les noms des personnes les ayant rapportés (isnad) afin de garantir leur origine. Le hadith est selon le degré de leur authenticité, selon qu’elle est certaine (Sahîh), très probablement (Hasan) ou d’une authenticité faible (Dha’îf). Pour déterminer l’authenticité, il suffit d’examiner celle de la "chaîne des transmetteurs" (isnad). À la première catégorie appartiennent les hadiths de Boukhari et Mouslim étaient très stricts et exigent sur les critères de sélection, se sont lancés dans l'écriture de leurs livres, qui ont ensuite été établis comme la littérature islamique la plus authentique après le Coran.
Il est déjà rapporté dans des hadiths que le Prophète a déjà fait du dhikr par exemple tout en étant en état d'impureté (comme le mentionne cheikh Ibn utheymine dans sa fatwa) et cela légitime donc cet acte, car il existe 4 types de sunnas :
• As-Sunna Fi'liyah - السنة الفعلية, ce que le Prophète a fait, nous le faisons
• As-Sunna Qawliyah - السنة القولية, ce que le Prophète a dit, nous le disons
• As-Sunna Iqrariyah - السنة الإقرارية, ce que le Prophète a vu ou entendu et qu'il a approuvé, nous l'approuvons
• As-Sounna Tarkiyah - السنة التَرْكِية, ce que le Prophète a abandonné, nous l'abandonnons.
Méditons sur le comportement de l'imam Malik qui, lorsqu'il était interrogé sur un sujet, allait faire ses ablutions, se parfumait, etc... puis il accordait le temps qu'il fallait à l'interrogateur... et surtout sur ce hadith du Messager qui dit : "Il me déplait d'invoquer si ce n'est en état de pureté".(Rapporté par Abou Dawoud)
Les sources :
De son vivant, le Prophète avait strictement encadré la transcription des hadiths. Effectivement, il n’accorda l’autorisation de les transcrire qu’à un nombre restreint de compagnons , ceux, qui en présentaient les compétences. À la mort du Prophète , l’histoire prit petit à petit un nouveau tournant, celui de la transcription de la sunna.
Abou Sa'id Khoudri a rapporté que le Prophète a dit : "Ne me prenez rien, et celui qui m'a pris autre chose que le Coran, il devrait effacer cela, ET raconter de moi, car il n'y a pas de mal à cela et celui qui m'a attribué un mensonge - et Hammam a dit : Je pense qu'il a aussi dit : "délibérément" - il devrait en fait trouver sa demeure en Enfer". (Rapporté par Mouslim).
Les Compagnons/Les sahâba
Ceux qui ont compilé, codifié et transmis les paroles, les actes et les autres incidents dans la vie du Messager Mohammed connus comme les Narrateurs des traditions, furent les compagnons du Messager lui-même, leurs fils et leurs descendants qui vécurent jusqu'au quatrième siècle de l'Hégire.
Une fois que tous ces récits furent consignés par écrit, on procéda aussi à la rédaction de la biographie de tous les narrateurs ou autres personnes qui ont eu quelques liens avec la transmission de ces Traditions du Messager .
Les successeurs des compagnons/Les tâbi'îns
Les successeurs des compagnons - connus sous le nom de Tâbi'în (les suiveurs), commença en fait depuis l'émigration du Messager (sur lui la bénédiction et la paix). Ils étaient les personnes qui avaient vu le Messager et ont conversé avec quelques compagnons, mais non pas avec le Messager lui-même. Beaucoup d'entre eux étaient déjà nés quand le Messager était encore en vie ; Mais, étant trop jeune ou loin de Médine, ils n'ont pas partagé la compagnie du Messager .
Abdourrahman ibnou-l Hârith naquit en 3 A.H / 624 A.C ; Qais ibn Abî Hâzim en 4 A.H / 625 A.C et Sa'îd ibn Mous'ab en 5 A.H / 626 A.C. Plusieurs autres, comme eux, sont considérés comme les disciples des compagnons. Ils s'étaient dispersés à travers les territoires, alors que les frontières islamiques s'élargissaient. Ils s'étaient installés dans les coins les plus reculés, enseignant et prêchant la religion islamique et les pratiques du Messager .
Ils étaient très nombreux, car à Médine seulement, il y en avait 139 qui ont appris aux pieds des vétérans compagnons du Messager , et 129 de plus qui ont appris les traditions de plusieurs compagnons autres que les vétérans, alors que 87 ont glané des informations sur le Messager d'un ou deux de ses compagnons seulement. Il y avait donc 335 de ces Tâbi'ine à Médine seulement, tous les autres se trouvaient dispersés à la Mecque, à Taif, à Basra, à Kufa, à Damas, au Yémen et en Égypte, propageant et disséminant la parole d'Allah et celle de son Messager .
C'était l'époque où la connaissance des Traditions du Messager jouissait de la plus haute estime et du patronage de la société, garantissant une position honorable dans les cercles religieux aussi bien que mondains. Des milliers de compagnons se conformaient ainsi aux paroles de leur Maître bien-aimé qui dit :
" Propagez tout ce que vous entendez de moi ", et
" Apprenez à ceux qui ne sont pas présents tout ce que vous entendez de moi et ce que vous me voyez faire "
Ils considéraient cela comme un devoir et s'employaient à transmettre et d'instruire leurs progénitures, amis et connaissances sur les enseignements du Messager . Avant que cette génération eût disparu, cette ardente soif de connaissance et cette sollicitude qu'elle avait éveillée amenèrent dans son sillage d'étudiants et de savants débordant de zèle et d'enthousiasme, avides de préserver ce précieux trésor que leurs prédécesseurs leur avaient légué.
La méthode d'enseignement, à cette époque, consistait à apprendre par cœur chaque mot et à le répéter devant l'enseignant, qui à son tour, devait s'assurer que l'élève a bien su avant que celui-ci puisse se permettre d'enseigner aux autres. Le Messager , tout en insistant sur la propagation de ses paroles et ses actes, mais a aussi prévenu : "Mentir à mon sujet n'est pas comme mentir au sujet de quelqu'un d'autre. Celui qui ment (et me prête ce que je n'ai pas dit), qu'il prépare son séjour en enfer" (Rapporté par Boukhârî et d'autres).
"Viendront à la fin des temps des trompeurs menteurs qui vous apporteront des Hadiths que ni vous ni vos pères n'aviez entendus. Préservez-vous d'eux : qu'ils ne vous égarent ni ne vous tentent" (Rapporté par Mouslim)
Le Messager a dit : " Je vous conseille la crainte d’Allah, d’écouter et d’obéir à votre dirigeant, et cela, même si c’est un esclave ; car ceux d’entre vous, qui vivront après moi, verront beaucoup de divergences. Vous devez, donc, suivre ma Sunna et celle des califes véridiques et bien guidés qui viendront après moi. Cramponnez-vous-y et tenez-y fermement. Prenez garde aux nouveautés (en matière de religion), car toute nouveauté est une innovation et toute innovation est un égarement. " (Rapporté par Abou Dawoud)
Problème de l’authenticité :
Entre le deuxième et le huitième siècle, la masse des hadith en circulation a considérablement augmenté, dont certains d’une origine fort douteuse. Certains de ces hadith ont pu être introduits dans leurs ouvrages par des auteurs réputés qui se souciaient moins de l’origine de ces hadiths, que du fait que leur contenu leur paraissait conforme à la tradition et utile au croyant. Il était très important de préserver l’héritage en ne consignant que les hadith sûrs.
√ Le Hadith "authentique" : il réunit toutes les conditions de l'authenticité
√ Le Hadith "bon" : une des quatre conditions n’est pas respectée
√ Le Hadith "faible" : hadith ne remplissant ni les conditions du Hadith authentique, ni celles du Hadith bon (Hassan).
√ Le Hadith "inventé" : Allant à l’encontre de la morale ou/et parmi les rapporteurs, au moins un est considéré comme un menteur.
La méthode de ce discernement porte sur deux composantes :
√ L’isnâd : la chaîne des transmetteurs successifs rapportant ce Hadith.
√ Le matn : le texte proprement dit.
L’isnâd
Concernant l’isnâd l’investigation va porter sur l’identité exacte des autorités figurant dans la chaîne de transmission, leur biographie et qualités morales, leur probité, leur bonne mémoire et leur exactitude. Ceci permet de repérer des homonymies ou de débusquer des incohérences, par exemple si deux transmetteurs placés côte à côte dans une même chaîne ont vécu à des époques différentes.
En fonction des qualités, les transmetteurs sont classés en huit catégories selon un mérite décroissant depuis le " digne de foi " : thiqa jusqu’à celui dont la transmission est rejetée : " Matrûku-l-hadîth ". Mais les traditionalistes ne sont pas toujours en accord sur la classification d’un même transmetteur.
Une fois les différents transmetteurs repérés, reste à établir une classification des isnâds considérés dans leur ensemble, c'est-à-dire en fonction de la validité globale de la chaîne :
♦ Isnâds (référence, rapporteur) ininterrompus.
♦ Isnâds (référence, rapporteur) interrompus, quand il manque un ou plusieurs transmetteurs.
Le matn
Cette science a pour objet le locuteur du hadith, on distingue :
Hadith qudsi : Ces hadiths sont transmis par le Prophète, mais inspirés directement par Allah. Ils diffèrent du Coran dans la mesure où dans le Coran le sens et la lettre proviennent d'Allah, tandis que dans le hadîth qudsi seul le sens vient d'Allah et la formulation appartenant au Prophète , il commence par : le Prophète a dit : ou Allah dit :
Hadith marfû‘ ou sharîf ou nabawî : rapporte les paroles, actes, approbations… du Prophète. C’est de lui dont on parle quand on dit hadith sans autre précision ou qualificatif.
Hadith mawqûf est attribué à un compagnon et concerne ses actes ou paroles.
Hadith maqtû‘ est attribué à un suivant (génération suivante à celle des compagnons).
Les degrés de validité
Allah dit : " En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle (à suivre) ..." (Coran 33/21) La transmission de la sunna nécessitait donc un tri entre ce qui était acceptable et ce qui ne l'est pas. Cette classification terminale se fait en trois grandes catégories :
Sahîh (vraie) : sain, authentique et exempts de déficiences. Son isnâd est ininterrompu et les autorités fiables et exactes.
Hassan (bon) : l’exactitude (ad-dabt wa al-itqân) des transmetteurs est insuffisante(moindre) par rapport à celle des transmetteurs du Sahîh, mais son contenu est correct et les transmetteurs fiables et non douteux.
Da‘îf (faible) : c’est dans cette catégorie que se placent les différents types de hadiths rejetés, le fictif (mawdû‘) étant le pire de tous.
Seuls les hadith sahîh et hassan font autorité et sont susceptibles d’argumenter un point de doctrine ou de jurisprudence. Quant aux hadiths faibles, ils ne servent que s’ils sont appuyés par d’autres références plus solides ou s’ils concernent les bonnes choses (communément admise et qui ne contredisent pas les textes authentiques).
Les hadiths qui ont le même sens, sont nombreux. Aussi, les mises en gardes et les avertissements contre les innovations sont confirmés par les compagnons du Messager d’Allah et par les pieux prédécesseurs qui leur ont succédé. Ceci, car les innovations sont des rajouts dans la religion, une réglementation qu'Allah n'a jamais permise et une imitation des ennemis d’Allah , parmi lesquels les juifs et les chrétiens. En effet, ces derniers ont rajouté et omirent des choses dans leurs religions et y ont introduit des innovations.
Certains des éminents compagnons tremblaient de tout leur corps de peur de commettre une faute en récitant un hadith et encourent, de ce fait, la colère éternelle d'Allah . Abdallah ibn Mas'oud était si prudent qu'une fois, lorsqu'il rapportait quelque chose à propos du Messager , sa figure devint pâle comme la mort et il s'empressait d'ajouter : "Messager l'avait dit ainsi ou dans ce sens."
Une mémoire solide était pour les Arabes un don d'Allah. Ils avaient l'habitude de retenir des centaines de vers chantant les éloges de leurs tribus, leurs ancêtres et même leurs chevaux de bonne souche. Comme toute autre faculté de l'Homme, une mémoire tenace se développe par un usage constant. Les compagnons et leurs successeurs, qui étaient avides de retenir le plus petit détail se rapportant au Messager , avaient développé cette faculté au plus haut degré de perfection. Ils avaient l'habitude d'apprendre par cœur chaque parole, chaque action, chaque événement de la vie du Messager avec le même soin méticuleux par lequel les musulmans, de nos jours, apprennent le Coran. Chaque Narrateur pouvait répéter, mot par mot, des dizaines de milliers de traditions. Quoiqu'ils les rédigeaient parfois par écrit, les raisons sont multiples pour expliquer l'hésitation des compagnons à consigner en écrit les traditions du Messager au début même de sa mission.
Plusieurs récits se rapportant aux paroles du Messager , aux événements et incidents le concernant, avaient été compilés de son vivant même. Lors de la prise pacifique de la Mecque, le Messager avait fait un sermon. Al-Boukhâri et d'autres auteurs des traditions ont rapporté qu'à la requête d'un compagnon venant du Yémen, du nom d'Abî Shâh, le Messager avait fait rédiger le sermon.
On rapporte qu'Aboû Hourayra avait dit une fois que personne, sauf Abdallah ibn Al As , ne possédait un plus grand recueil de Hadith que lui. La raison était que Abdallâh ibn Al As écrivait tout ce qu'il entendait du Messager , alors qu'Aboû Hourayra ne le faisait pas.
Pour cette raison, s'ils devaient écrire quelque chose, ils essayaient toujours de le dissimuler. Les premiers érudits étaient d'avis que, tout ce qui est gravé dans le cœur était plus en sécurité et plus durable, que ce qui est écrit. Ils pensaient qu'un texte écrit était toujours exposé aux risques d'interpolation et de destruction, tandis que ce qui est renfermé dans la mémoire de l'Homme se trouve hors de la portée de tout intrus.
C'est sous le règne du calife Omar ibn Abdel'Aziz (Le Calife Omar ibn Abdel'Aziz qui mourut en l'an 101 A.H / 719 A.C, fut un brillant érudit et avait été le gouverneur de Médine avant d'être nommé Calife en 99 A.H / 717 A.C.) que le Hadith va connaître, pour la première fois, un travail d'assemblage relativement comparable à l'œuvre dont le Coran avait été l'objet sous le califat d'Aboû-Bakr . Après son accession au Califat, il envoyât un édit à al-Qâdhî Aboû-Bakr ibn Muhammad ibn Amr ibn Hazm Al-Ansari (m.117 A.H / 735 A.C) disant : "Commencez à compiler les traditions du Messager car je crains qu'elles ne se perdent graduellement ". Le choix fut fait de ne garder que les seuls hadîths munis de plus en plus systématiquement de la chaîne de transmission complète des rapporteurs (musnads) afin de leur donner une crédibilité. Et des recueils furent réalisés en les classant en fonction de celui qui les rapportait (musnads).
En matière de Hadiths les deux ouvrages authentiques de Boukhâri et Mouslim viennent avant le "Mouwatta". En effet, les auteurs de deux premiers ouvrages de référence n’ont retenu, que des Hadiths dont la chaîne de transmission est continue, à l’exception de ce qu’on appelle "Al Mouallaqat", qui sont des narrations dont la chaîne de transmission a été volontairement tronquée et dont uniquement la partie entre un rapporteur et le Messager a été gardée… Cette forme de narration vise à bien faire ressortir que les Hadiths en question n’ont pas le même statut que les autres Hadiths rapportés dans l’ouvrage avec chaîne continue.
Il est inexact d'affirmer que les récits ayant trait aux enseignements, à la vie et à la conduite du Messager furent transmis uniquement par voie orale pendant les 90 ou 100 premières années, comme les orientalistes le prétendent. Cette idée erronée est attribuée au fait que "Al-Mouwatta" de l'Imam Mâlik Ben Anas (mort en 179 A.H / 795 A.C) est généralement considéré comme la première compilation de hadith. "Al Mouwatta", a l’avantage d’être le livre le plus authentique à son époque, après le Coran comme disait l’Imam Ach Châfi’i , qui a vécu avant les auteurs des deux compilations de Hadiths authentiques (Boukhâri et Mouslim). L’Imam Malik était très strict en matière de transmission du Hadiths et les personnes de qui il acceptait les Traditions.
Les grands recueils élaborés au troisième siècle ne firent pas l’unanimité dans la communauté, et il faudra attendre le siècle suivant pour que l’on reconnaisse leurs mérites respectifs et que la notoriété de certains s’impose définitivement comme des références en matière de compilation fiable. Six recueils canoniques sont ainsi reconnus par les sunnites et deux sont particulièrement considérés : celui de Boukhârî (256/870) et de Mouslim (261/875) qui ne recensent que des Hadîths réputés sains ou authentiques (Sahîh).
L'ordre de Omar ibn Abdel'Azîz, mentionnée dans la "Tabaqât" de Boukhâri, "Al Mouwatta" de l'Imam Malik et le "al-Musnad" de Dârimî, fut exécuté par al-Qâdhî Aboû-Bakr qui réunit tous les récits qu'il pouvait trouver et les soumit au Calife. Des exemplaires de cet ouvrage furent envoyés dans toutes les capitales à travers l'empire islamique. Al-Qâdhî Aboû Bakr fut spécialement choisi pour cette œuvre, car il était le Qâdhî (juge) à Médine.
Une autre raison de plus pour le choix d'al-Qâdhî Aboû-Bakr était le fait que la sœur de sa mère, 'Amra, était la disciple de Aïcha , l'épouse du Messager . Donc, tout ce que 'Amra avait appris de son vénérable guide, avait été consigné en écrit par al-Qâdhî Aboû-Bakr. C'est pour cette raison que le Calife Omar ibn Abd Al Aziz lui avait demandé de porter une attention particulière à la classification des traditions transmises par Aïcha .
Cette œuvre marque la première tentative officielle d'assemblage des hadiths qui serait relativement comparable à l'assemblage du Coran sous le règne du calife Aboû Bakr . Elle fut précédée par une tentative du 2e calife Omar Ibn-al Khattâb , qui lui aussi avait envisagé de faire rédiger les traditions du Messager , mais finalement, il revint sur sa décision, craignant que cela puisse être considéré comme une innovation.
La période durant laquelle les traditions du Messager et les données historiques s'y référant, furent réunies et compilées, peut être divisée en trois parties.
La 1ère comprend la période durant laquelle les traditions furent notées par les compagnons ayant directement accès à ces informations ou étant eux-mêmes témoins de ce qu'ils écrivaient. Cette période s'étend plus ou moins jusqu'à la fin du premier siècle de l'Hégire
La 2e comprend la période pendant laquelle les gens se mirent à rédiger les traditions en se renseignant auprès de ces compagnons qui avaient été témoins et qui avaient eu directement ces informations. Elle s'étend jusqu'à 150 A.H.
Finalement, la 3e partie est la période où, la rédaction du hadith qui existe aujourd'hui, fut entrepris. Cette période s'étend jusqu'aux premières décades du 4e siècle
Ainsi la première phase coïncide avec l'époque des compagnons et les vieux Tâbi'ine, la deuxième avec celle des jeunes Tâbi'ine et la troisième comprend cette période où les érudits tels que Muhammad ibn Ismaïl Boukhâri, Mouslim ibn Hajjâj al-Qushairi, Mohammad ibn Îssa-t-Tirmidhî et Ahmad ibn Mohammad ibn Hanbal rédigeaient leurs œuvres après avoir réuni tout le matériel disponible. Les compilations du hadith de la deuxième phase existent encore et constituent le matériel le plus précieux, le plus authentique et le plus digne de foi que l'histoire ait jamais possédé. Aucune autre documentation historique sur des événements du passé existant aujourd'hui n'a été si méthodiquement et si soigneusement rédigé que le hadith.
Ensuite, les historiens procédaient au tri et au choix des événements probables en éliminant ceux qu'ils jugeaient inauthentique. Le critère établi par les musulmans pour s'assurer de l'authenticité historique des faits était sévère. Le narrateur initial dans une chaîne de narrateurs devait obligatoirement être un témoin oculaire de l'événement qu'il transmettait. Le caractère et les antécédents de chaque narrateur de la chaîne devraient être aussi examiné à la loupe. Ainsi, les savants devaient être satisfaits du haut niveau de la conduite morale, de l'intelligence et de la confiance qu'inspire chaque narrateur de la chaîne avant d'accepter une tradition comme authentique. C'était sans doute une tâche herculéenne, que de chercher tous ces détails sur chacun des centaines, des milliers de personnes qui formèrent la chaîne dans la transmission des hadiths.
Les savants, cependant, se dévouèrent corps et âme à toute personne ayant quelques liens avec le narrateur d'un hadith fut-il le narrateur d'un hadith pour prendre tous les renseignements nécessaires, et s'assurer de la solidité de la chaîne dans la transmission des hadiths. Et c'est ainsi que prit naissance la science dite : "Asma Ur Rijal" ou le dictionnaire des biographies qui fait la lumière sur au moins 100 000 personnes ayant un lien quelconque avec la transmission des traditions du Messager .
Des règles furent aussi formulées pour passer au crible et évaluer les récits transmis par les narrateurs. Les savants se montrèrent si francs et honnêtes dans leurs décisions et leurs verdicts que leurs efforts et leurs travaux constituent un glorieux chapitre de l'histoire islamique. Les savants et les érudits, en matière de hadith, accordèrent à chacun la place et le mérite qui leur étaient dus en vertu de leur caractère personnel, leur piété, leur intégrité et autres qualités.
Toute cette accumulation de matériel d'envergure encyclopédique, comprenant de récits jugés corrects ou incorrects, authentiques ou faux par les savants qui acceptent les uns et rejettent les autres, tout cela est à notre disposition, même aujourd'hui, pour être triés et évalués selon les principes et les règles établies pour leur vérification.
Pour plus d'information sur les hadiths et leurs authenticités.
Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Maître Mohamed,
ainsi que sur sa famille et ses compagnons !
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.