﷽
Le polythéisme/Chirk
Le polythéisme ou l'idolâtrie ou encore chirk remonte aux premiers temps de l'humanité, au temps du prophète Nouh (Noé) , qui exhorta son peuple d'abandonner leurs idoles et se tourner vers leur Créateur. Son peuple avait succombé aux suggestions du diable en vouant leurs cultes à leurs pieux saints.
Une narration du Prophète Mohammed résume les origines de l’idolâtrie. Ibn Abbas , un compagnon du Prophète , rapporte : "Au départ, les noms (des idoles) étaient ceux d’hommes pieux du peuple de Noé. Et quand ils moururent l’un après l’autre, le diable suggéra aux gens d’ériger des idoles à l’effigie de ces hommes et de les disposer aux endroits où ces hommes pieux avaient l’habitude de s’asseoir, et de leur donner les noms de ces hommes. C’est donc ce qu’ils firent, mais les idoles ne furent pas adorées comme tel avant que les personnes qui les avaient fabriquées meurent à leur tour et que l’origine des idoles devienne obscure pour les gens. C’est alors qu’ils se mirent à les adorer." (Rapporter par Boukhari)
Le Chirk consiste à donner un associé à Allah dans l'adoration de Sa divinité et dans son attribut de Maître, Créateur du monde. L'association consiste à invoquer une autre divinité à côté ou la place d'Allah ; les actes cultuels tels que les offrandes, les sacrifices, les vœux, la peur, l'espérance, l'amour, la prière et le jeûne, ne doivent être voués qu'Allah. Cette attitude représente le polythéisme majeur, et même la plus grave expression de la mécréance.
Le Chirk comporte deux catégories :
La première catégorie est le Chirk majeur, la seconde catégorie de Chirk est dit mineur, qui revêt lui-même deux formes.
• La première catégorie est le Chirk majeur qui exclut son auteur de la religion et le condamne à un séjour éternel en enfer, s'il meurt avant de se repentir. Ce Chirk consiste à détourner un acte cultuel quelconque au profit d'un autre qu'Allah.
Tel est le cas de celui qui invoque quelqu'un en dehors d'Allah, lui consacre des sacrifices ou formule des vœux de servir un autre qu'Allah comme les (occupants des) tombeaux, les djinns et les démons.
Ce Chirk peut aussi revêtir la forme de la peur, d'un préjudice provenant des morts, des djinns ou des démons jugés capables de faire du mal ou de rendre malade.
Fait partie du Chirk encore le fait d'espérer que quelqu'un d'autre en dehors d'Allah à satisfaire les besoins de l'intéressé et à dissiper ses soucis, ce qu'Allah seul est capable de réaliser. C'est ce qui se pratique maintenant autour des mausolées qui abritent les tombes des saints et marabout.
Allah dit : "Ils adorent au lieu d'Allah ce qui ne peut ni leur nuire ni leur profiter et disent : "Ceux-ci sont nos intercesseurs auprès d'Allah". Dis : "Informerez-vous Allah de ce qu'Il ne connaît pas dans les cieux et sur la terre ?" Pureté à Lui, Il est Très élevé au-dessus de ce qu'Ils Lui associent !" (Coran 10/18).
Le Chirk constitue le plus grand péché pour plusieurs raisons : Il s'agit d'assimiler le créé au Créateur dans les particularités de la divinité.
Quiconque associe une autre divinité à Allah l'a assimilé à Lui. Ce qui constitue la plus grave injustice conformément aux propos du Très Haut :
Allah dit : " Et lorsque Luqmān dit à son fils tout en l'exhortant : "Ô mon fils, ne donne pas d'associé à Allah, car l'association à (Allah) est vraiment une injustice énorme." (Coran 31/13)
Quiconque adore autre qu'Allah , a détourné au profit de quelqu'un d'autre qui ne le mérite pas et n'existe pas. Ce qui représente la plus grande injustice. Allah a affirmé qu'Il ne pardonnera pas à celui qui ne s'en serait pas repenti.
Allah dit : "Certes Allah ne pardonne pas qu'on Lui donne quelqu'associé. À part cela, Il pardonne à qui Il veut. Mais quiconque donne à Allah quelqu'associé commet un énorme péché." (Coran 4/48)
Allah dit : "... Mais s'ils avaient donné à Allah des associés, alors, tout ce qu'ils auraient fait eût certainement été vain. " (Coran 6/88)
Allah dit : "Ils ont pris leurs rabbins et leurs moines, ainsi que le Christ fils de Marie, comme Seigneurs en dehors d'Allah, alors qu'on ne leur a commandé que d'adorer un Dieu unique. Pas de divinité à part Lui ! Gloire à Lui ! Il est au-dessus de ce qu'ils (Lui) associent." (Coran 9/31).
• La seconde catégorie de Chirk, qu'on qualifie mineur, n'exclut pas son auteur de la religion, mais affaiblit sa foi en l'unicité divine et peut conduire au Chirk majeur.
La première est apparente inhérente à l'usage de certains thermes et expressions et au recours à certaines pratiques. C'est le cas de jurer par le nom d'un autre qu'Allah, ou de jurer par le nom d'Allah et un autre, exemple, "S'il plaît à Allah et à Un tel", ici la conjonction est de la forme associative, la formulation correcte de l'idée est "S'il plaît à Allah puis à Un tel". Ce qui traduit, le "et" défini la dépendance de la volonté divine et humaine, ce qui met la volonté humaine au même niveau que celle de d'Allah , ce qui est un shirk évident ; alors que "puis" traduit la volonté divine est en premier lieu ensuite vient la volonté humaine, qui est subordonnée à Allah .
Allah dit : "Mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, (Lui), le Seigneur de l'Univers ; " (Coran 81/29)
Quant aux pratiques, il s'agit, par exemple, de porter un fétiche, un anneau ou d'un fil censés pouvoir repousser ou éradiquer le malheur. Il en est de même du port d'amulettes par peur du mauvais œil ou d'autres (maux). Si l'on croit que le port de ces objets est un moyen efficace d'effacer le malheur ou de l'écarter, on est tombé dans le Shirk mineur. Si l'on croit que ces objets peuvent effacer ou écarter un malheur, on tombe dans le Shirk majeur, car on s'accroche à un autre qu'Allah.
La deuxième forme du Chirk mineur est subtile et affecte les volontés et les intentions comme le goût de se faire voir et entendre : ostentation. C'est le cas de celui qui accomplit une action pour se rapprocher d'Allah, mais dans le seul but d'obtenir des louanges, on embellit sa prière ou fait des aumônes pour être vu et loué. On prononce le dhikr et récite le Coran avec une belle voix afin que les gens entendent et louent le récitant. Quand le désir de se faire voir à l'œuvre accompagne une action, il en entraîne la nullité.
L'apostasie
Le Coran fait allusion dans un certain nombre de versets à l’apostasie.
Allah dit : "... Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate et la vie future. ..." (Coran 2/217)
Allah dit : "Ô les croyants ! Si vous obéissez à ceux qui ne croient pas, ils vous feront retourner en arrière. Et vous reviendrez perdants." (Coran 3/149) ;
Allah dit : "Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, ..." (Coran 5/54) ;
Allah dit : " Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que le droit chemin leur a été clairement exposé, le Diable les a séduits et trompés." (Coran 47/25).
Ces versets et d'autres font clairement allusion à l’apostasie après l’Islam. Aucun d’entre eux ne fait la moindre allusion à un châtiment terrestre que devrait subir l’apostat, contrairement à la sanction du meurtrier ou du voleur, la seule sanction terrible et effrayante est la Colère d'Allah .
Cette interprétation est celle qui correspond à l’esprit du Coran. Cet esprit fonde en effet la foi et la croyance sur la conviction de l’individu et sur sa guidance, sans contrainte ni pression extérieure. Il fonde la foi et la croyance sur la liberté de choix la plus totale, exprimée par le passage coranique suivant :
Allah dit : "... Quiconque le veut, qu’il croie, et quiconque le veut qu’il mécroie. ... " (Coran 18/29).
Le fait que la croyance ne saurait s’opérer que dans un climat libre et après une conviction totale. Le fait que l’Islam est construit en général sur la base de l’examen divin et de la possibilité du choix entre le bien et le mal. Cela implique l’existence de forces maléfiques, ainsi que l’existence de la liberté de l’être humain à suivre ou à résister à ces forces maléfiques.
Ainsi, Satan n’a été en mesure de tenter les êtres humains que parce que c’est Allah Qui le lui a permis et lui a même donné les moyens. Le Noble Coran rapporte l’entretien de Satan avec Allah en ces termes : "Accorde-moi un délai, dit (Satan), jusqu’au jour où ils seront ressuscités." (Allah) dit : "Tu es de ceux à qui délai est accordé." "Puisque Tu m’as mis en erreur, dit (Satan), je m'assoirai pour eux sur Ton droit chemin, puis je les assaillirai de devant, de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants." (Coran 7/14-17) ; Ou " Il dit encore : "Vois-Tu ? Celui que Tu as honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais du répit jusqu’au Jour de la Résurrection, j’éprouverais, certes, sa descendance, excepté un petit nombre (parmi eux)". Et (Allah) dit : "Va-t-en ! Quiconque d’entre eux te suivra... votre sanction sera l’Enfer, une ample rétribution. Excite, par ta voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses". Or, le Diable ne leur fait des promesses qu’en tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n’as aucun pouvoir sur eux". Et ton Seigneur suffit pour les protéger ! " (Coran 17/62-65).
Allah a permis que cette vie soit un terrain d’action pour le Diable et ses tentations, et ce, jusqu’au Jour de la Résurrection.
Allah a fait de cette société un terrain du libre choix, pendant toute la durée accordée au Diable, jusqu’au Jour de la Résurrection. Allah a permis au Diable d’agir comme il l’entend. Allah a armé les croyants de la foi et de la croyance, pour être en mesure de résister aux tentations de ce Diable. Si Allah aurait voulu, Il ne lui aurait rien permis du tout et aurait guidé à Lui toute l’humanité.
Allah dit : "Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. " (Coran 10/99)
Allah dit : "Même si tu désires ardemment qu’ils soient guidés... (Sache) qu'Allah ne guide pas ceux qui s’égarent. Et ils n’auront pas de secoureurs." (Coran 16/37) ;
Allah dit :" Tu (Muhammad) ne diriges pas celui que tu aimes : mais c’est Allah qui guide qui Il veut. ..." (Coran 28/56).
Plusieurs versets montrent que la foi relève de la guidance, et que la divergence avec cette foi relève de la destinée. Tout vient d'Allah . Allah a ordonné à Son Messager de se détourner des idolâtres et des ignorants, car il n’y a nulle contrainte en religion : celui qui croit ne profite qu’à lui-même et celui qui mécroit ne cause du tort qu’à lui-même également. Allah est le Seul à pouvoir juger entre les Hommes concernant ce sur quoi ils divergeaient. Plusieurs versets vont dans ce sens, ce qui en fait incontestablement un fondement de la religion musulmane.
Qu'Allah nous préserve du chirk et de la mécréance
"Ô Allah, vivifie nos cœurs et accorde–nous les mêmes grâces que celles qu’ont reçues nos nobles prédécesseurs !"
Wa Allâhou A’lam
Allah est le plus savant
Seul Allah est Parfait.
Le savoir parfait appartient à Allah, et notre dernière invocation est qu'Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed , ainsi que sur sa Famille, et qu’Allah soit satisfait de ses successeurs (califes) bien dirigés : Abou Bakr, 'Omar, 'Othman et Ali et les autres compagnons et ses Frères jusqu'au Jour de la Résurrection.
Si j'ai écrit quelque chose qui contredit ce qu'Allah dit, ou ce que le Prophète Mohammed a dit, fait ou toléré, ou un principe établi par consensus, il s'agit d'une erreur de ma part et l'influence du diable, cela est à délaisser. Seul le Prophète Mohammed est infaillible dans ce qu'il a dit ou a fait.
Je demande humblement à Allah de m'accorder la sincérité dans l'intention et Sa Clémence et d'unir tous les musulmans
sous la bannière du Prophète Mohammed afin que nous soyons parmi les gagnants le Jour du Jugement.